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Photo du rédacteurArthur Vieuxmaire

Yoga, respiration et système nerveux

Dernière mise à jour : 24 janv. 2023


La respiration et ses effets


Au Yoga, une respiration se fait par le nez et est ample et consciente. Sur notre inspiration, on remplit le bas du ventre, le haut du ventre, le buste. L’expiration est en sens inverse, on vide d’abord le haut du ventre jusqu’au bas du ventre.

La respiration a cette propriété incroyable d’être automatique, et aussi sous notre contrôle conscient. Vous pouvez essayer maintenant et en conscience prendre une inspiration ("Puraka" en sanskrit), allonger votre expiration ("Rechaka"), et même faire une rétention d’air ("Kumbhaka"), poumons pleins ou poumons vides. La respiration, c’est en quelque sorte la tour de contrôle du système nerveux, c’est à travers elle que l'on peut le stimuler, le calmer, et le rééquilibrer.

En période de stress ou de choc, lorsque le cœur s’accélère, que le mental s’emballe ou que les émotions nous submergent, on entend souvent ce conseil « respires, prends une grande respiration ». Et par expérience, on peut ressentir une amélioration, peu importe l’état dans lequel on se trouvait avant cette respiration.

On peut imaginer l’énergie qui monte le long de notre colonne vertébrale sur l’inspiration, et qui descend sur l’expiration. Plus on va utiliser cette respiration, plus elle deviendra facile et aisée, et on (re)trouvera naturellement un équilibre mental et émotionnel. Détaillons maintenant la relation entre la respiration et le système nerveux.


Le système nerveux : qu’est-ce qu’il se passe vraiment ?


C’est notre système nerveux qui se réajuste, se rééquilibre grâce à notre respiration, au mouvement du diaphragme.

Pour illustrer ce qu’il se passe dans notre corps, on peut imaginer que le système nerveux fonctionne comme une voiture, avec un accélérateur (le système nerveux orthosympathique) et un frein (le système nerveux parasympathique).

Le système orthosympathique nous permet de répondre à toute forme de danger ou d’urgence ("fight or flight", combattre ou fuir), un mécanisme de défense que l’on retrouve aussi dans le règne animal. Lorsque celui-ci s’active, notre pression artérielle augmente ainsi que notre niveau d’énergie et notre concentration. Au niveau du métabolisme, le système digestif ralentit et ramène cette énergie dans les muscles moteurs, qui s’activent et se contractent. L’activation de ce système va dépenser beaucoup d’énergie, et le corps aura besoin d’une réponse pour diminuer ce stress et revenir à l’état d’équilibre. C’est là qu’intervient le système nerveux parasympathique.


Le système parasympathique va répondre au système orthosympathique en agissant comme un frein, réactivant tous les mécanismes désactivés et en désactivant tous les mécanismes activés par le système orthosympathique. Ainsi, le rythme cardiaque redescend et le transit intestinal s’accélère, le système retrouve son équilibre et son fonctionnement normal.

Un déséquilibre temporaire est donc tout à fait normal et même nécessaire à notre survie. En revanche, le déséquilibre permanent de notre système nerveux va avoir des répercussions physiques, mentales et métaboliques.

Lorsque c’est le système orthosympathique qui est trop stimulé, on peut ressentir une fatigue musculaire, des tensions, une agitation voir de la tachycardie. On peut avoir cette sensation d’être « sur les nerfs »ou « à fleur de peau ».

Lorsque le parasympathique est prédominant, on peut observer une forme de dépression, un manque d’énergie, une anxiété et des maux d’estomac. On peut aussi observer une prise de poids, le parasympathique stimule la digestion et incite le corps à faire des réserves.

Le rééquilibrage se fait par une meilleure hygiène de vie sur la durée, et un des meilleurs outil est la respiration, le Pranayama au Yoga.



L’utilisation de sa respiration pour équilibrer le système nerveux : le rôle du nerf vague


Le nerf vague est le dixième nerf crânien et est la voie principale pour réguler le système parasympathique. C’est le nerf vague qui reçoit l’information d’augmenter ou réduire son activité, tout ça en fonction de l’activité respiratoire, par le diaphragme. Maîtriser la respiration diaphragmatique, c’est maîtriser le système nerveux. L’expiration lente, profonde et ample vient stimuler le nerf vague, donc le système parasympathique, notre frein pour calmer le mental et reposer le corps et l’esprit. Au contraire, certains exercices de Yoga viennent stimuler notre énergie vitale. En travaillant le souffle, on rééquilibre, on stimule ou on calme le mental.

Le travail, l’apprentissage ou réapprentissage de la respiration diaphragmatique est un processus, comme l’apprentissage et l’assimilation des postures (asanas), qui requiert patience et persévérance. On peut facilement et en quelques séances d’asanas rapprochées observer et ressentir une différence et un bienfait de la pratique sur notre corps physique. Les bénéfices en terme de calme, énergie ou ancrage sont également accessibles en travaillant le Pranayama, il est vrai cependant que les effets et progrès sur le mental ne sont pas toujours aussi perceptibles et gratifiants que ceux sur le corps physique.

Les exercices de respiration seront détaillés dans de prochains articles, n'oubliez pas de prendre en considération les précautions à observer avant de vous lancer (grossesse, antécédents cardiaques ou pulmonaires, état psychologique) et d'y aller progressivement, comme pour la pratique des postures :)


Avec bienveillance,

Namaste

Arthur




Bibliographie

- Sur le web :




- Livres :


« Yoga Dipika, Lumière sur le Yoga », B.K.S Iyengar



« Yoga Anatomy », Leslie Kaminoff

« Yoga Anatomie – Les Postures », Ray Long

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